La genèse de l'idée d'un éco-lieu

Avec ses 2 gites & sa grande maison, les Jardins de la Source sont, dans leur ADN et par leur structure architecturale elle-même, un habitat collectif avec des parties privatives et des espaces communs (grange qui sert de salle des fêtes, jardin partagé, outils, parc de véhicules et lingerie mutualisables, etc.)... 

 

Ce n'est qu'en 2021 que de nouveaux habitants sont venus s'installer de manière permanente sur le terrain, à la faveur d'un recrutement... En effet, compte tenu de notre difficulté à compléter l'équipe éducative des professionnels pour le Lieu de Vie, nous avions décidé d'ouvrir la possibilité de résider sur place pour les candidats qui seraient intéressés pour rejoindre l'équipe éducative.


La publication de l'offre d'emploi pour un poste dans une "communauté éducative" sur la page facebook des éco-lieux a connu un grand succès : plus de 1500 "j'aime" en quelques jours et 3 recrutements à la clé : n'est-ce pas un signe de la résonnance de ce projet avec les aspirations de nombreux citoyens du monde, et d'une pertinence de cette proposition qui unifie le lieu de travail et le lieu de vie ?


Un projet qui lie éco-lieu et tiers-lieu ...

Kévin a été recruté en juillet 2021 par le lieu de vie pour encadrer les chantiers éducatifs tous les matins. Passionné de permaculture, il porte notamment la mise en place d'un grand potager biologique qui vise, à terme, à pourvoir à une majeure partie des besoins de fruits & légumes consommés par les habitants des Jardins.

 

Il s'y est installé dans la Tiny House qu'il a construite avec sa femme Adeline, maitresse des écoles. Le premier bébé des Jardins de la Source est né dans leur foyer en avril 2022 !  

Les Jardins de la Source s'inscrivent dans la mouvance des éco-lieux, imaginés par Pierre Rabbhi... C'est bien l'intention de vivre en collectif et de prendre soin des hommes et des écosystèmes qui reste un socle commun très fort commun au millier de lieux qui se rattachent à cette mouvance des Colibris. Cinq critères forment le socle commun des Oasis :

 

 

La mutualisation : l’idée est de mettre en commun les ressources pour limiter son impact sur l'écosystème et gagner en confort de vie.

 

La gouvernance partagée : pour que chaque membre du collectif soit respecté dans ses besoins et ses désirs.

 

L’ouverture vers l’extérieur : en partant du principe que le modèle d’abondance peut irriguer le territoire. Sans faire de plaidoyer pour promouvoir leur démarche, les lieux restent ouverts pour diffuser leurs pratiques.

 

L’autonomie alimentaire : il s’agit de poser l’intention de travailler la terre et de produire ce qu’on consomme grâce à des méthodes de cultures respectueuses du vivant, comme l'agroécologie.

 

 L’autonomie énergétique : pour répondre aux besoins du lieu, tout en limitant les besoins et en travaillant la sobriété.

 


Par d'autres aspects, le projet des Jardins de la Source s'apparente également au fonctionnement des tiers lieux, tel que décrit dans le réseau des Colibris. "la plupart sont nés de l’impulsion de travailleurs indépendants du secteur de l'Économie Sociale et Solidaire (ESS) désireux de se regrouper. Initialement, c’était pour partager un espace de travail (ou coworking, qui est avant tout une modalité d’organisation du travail), soit un bureau, un atelier, un fablab ou encore des terres agricoles. Puis cela s’est étoffé avec d’autres types d’activités : des activités culturelles, de domiciliation d’entreprises, de café associatif, librairie, jardin partagé, boutique partagée, galerie, salle de réception, etc. Formellement, il s’agit donc d’un espace de travail partagé et collaboratif, d’un lieu intermédiaire de rencontres et d’échanges informels, d’un espace de sociabilité mis en œuvre par un collectif, au service d’un territoire." Mélissa Gentile.

 

Avec le projet d'espaces collectifs dans la grange, ou de mutualisation des salles qui seront aménagées pour l'école alternative, on se situe pleinement dans cette mouvance... La gouvernance d'une telle organisation devra être pensée avec sagesse, pour tracer un chemin de crête qui permette à la fois une véritable co-construction sans devenir une "usine à gaz" ingérable en raison de la lourdeur des procédures de décision démocratiques. L'expérience de ceux qui sont passés avant nous sur des projets similaires nous sera précieuse : vive les réseaux et la mutualisation d'expérience !